Projet de vie, plan personnalisé de compensation, proposition d'accompagnement |
Dans son intervention aux 2° journées interrégionales « Demain� les IME, IEM & IEAP » , Jean-Yves Barreyre remarque que : Mais Jean-Yves Barreyre fait aussi l'hypothèse que le terme de « projet de vie » employé en 2005 témoigne d'une évolution qui rendrait impropre celui de projet employé en 2002 à propos de l'action des professionnels. Au regard des différents termes employés dans la loi du 11 février 2005 et de l'articulation des instances de décision et de définition de l'action à mener, il convient en effet de hiérarchiser les notions pour situer les places respectives de la personne avec un handicap, des pouvoirs publics et des professionnels. Au cours de la préparation de la loi, les représentants des personnes handicapées ont protesté contre l'emploi à leur propos de termes issus de la CIF (Classification internationale du fonctionnement), parce qu'il s'agissait à leurs yeux d'un langage technique, susceptible de définir la réponse apportée en matière de compensation, mais pas d'énoncer leurs choix de vie. Reprenant à leur compte la perspective développée par Amartya Sen autour de la notion de « capabilité », ils revendiquaient la possibilité de déterminer leurs choix de vie, la reconnaissance d'un libre arbitre qu'ils s'estiment en droit d'exercer comme tout un chacun, sans que puisse leur être opposées des restrictions, des prudences particulières, l'argument d'un bien-être défini par des institutionnels ou des professionnels, à l'encontre de l'orientation qu'ils souhaitent donner à leur existence. Autrement dit ce qu'on devrait appeler l'indépendance (décider de soi-même), par distinction de l'autonomie (faire par soi-même). Ce positionnement témoigne de la montée en puissance d'une demande de droit, hors du registre de la clinique, sur le versant de la citoyenneté, dont la revendication des personnes en situation de handicap mental d'être reconnues dans les particularités de leurs conduites constitue sans doute l'exemple le plus emblématique. Conséquence logique, la notion de projet de vie relève de la personne et strictement de la personne : il est constitué des domaines d'activités qui lui permettent de choisir son existence (ex : vivre dans un foyer, dans sa famille ou dans un logement autonome, exercer la sexualité de son choix, élever son enfant, prendre des vacances dans une région éloignée, etc.).
Le rôle de la Commission des droits et de l'autonomie des personnes
handicapées (CDAPH) consiste à favoriser l'accès à ces domaines
d'activité, à apporter les compensations relatives au handicap qui
permettront à la personne de déterminer son existence selon les mêmes
droits que tout un chacun. Elle élabore avec la personne le Plan
personnalisé de Compensation, détermination des moyens mis en �uvre en
faveur de son projet de vie, stratégie d'action concertée au vu de la
spécificité de sa situation et dans la mesure des moyens délimités par
les textes. Sa composition témoigne de ce rôle d'articulation puisqu'on
y trouve des représentants institutionnels (Département, services de
l'Etat, organismes de protection sociale) des représentants de la
société civile (organisations syndicales, associations de parents
d'élèves), des représentants des personnes handicapées et de leur
familles, des représentants des organismes gestionnaires
d'établissement et de services, autrement dit prestataires de service
(avec voix consultative et non délibérative). Représentation des
pouvoirs publics et de la société civile, niveau de la citoyenneté,
elle oriente la personne vers l'instance professionnelle susceptible de
lui offrir une prestation favorisant son projet de vie.
Cette hiérarchisation des instances est d'importance car elle situe
la place de chacun, obligeant à l'emploi de termes distincts, au risque
sinon d'entretenir des confusions entre les niveaux et donc les places
respectives :
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